Bertrand Sauvée est né en 1959 à la ferme de la Coudraie à Pacé, où il a toujours vécu. Il a repris l’exploitation agricole de ses parents jusqu’à sa retraite à la fin de l’année 2022. Il ébauche le portrait agricole de Pacé.
Où sommes-nous ?
On est entre Pacé et Rennes, à la Coudraie, au 6, car depuis peu, on a des numéros. Je trouve que c’est une chance d’habiter à la campagne, tout en ayant les facilités de la ville. Je suis né ici. C’est le docteur Léon qui est venu à la maison assister maman à l’accouchement. Je suis le dernier d’une fratrie de six enfants. Auparavant, mon père avait une exploitation agricole à Saint-Grégoire. Mes parents sont venus s’installer à Pacé en 1952. Après des études agricoles, je me suis installé très tôt, à 22 ans. J’ai pris la succession de mes parents. Il y avait 20 hectares en exploitation de vaches laitières. Et progressivement, on s’est agrandi. À la fin de ma carrière, j’avais 55 hectares. Mon fils a repris l’exploitation avec deux autres associés. Ils ont aujourd’hui 100 hectares à trois. Il font des vaches laitières et de la viande bovine. Ils ont monté une méthanisation en complément. Donc ça se perpétue, c’est bien.
Comment décrivez-vous le monde agricole de Pacé ?
Pacé est la commune qui a la plus grande superficie agricole de Rennes Métropole, après Rennes avec 3 500 hectares. À Pacé, il y a une quarantaine d’agriculteurs. Il y a des maraîchers et beaucoup d’élevages laitiers et aussi d’autres élevages comme les haras. Dans les années 1970, on avait une dizaine d’agriculteurs, producteurs de porcs ; il n’y en a plus qu’un aujourd’hui. Les exploitations étaient souvent plus petites. Ça a quand même drôlement changé. Aujourd’hui, une exploitation en dessous de 40 ou 50 hectares, ça devient difficile.
Il y a pas mal de maraîchers sur Pacé. Il y en a deux ou trois qui sont vraiment assez importants et d’autres qui ont des structures plus petites. En général, ils vendent en direct, sur place. Le bio a tendance à se développer. Par exemple, sur cette route, jusqu’à la Lande du Breil, sur 5 exploitations dont 1 rennaise, il y en a 3 qui sont en bio et 2 en conventionnel. On a aussi depuis 1962 une CUMA* qui est très importante. Les agriculteurs, sous la houlette d’Auguste Cochet, ont lancé la CUMA l’Union de Pacé. La Cuma emploie 6 salariés, a encore plus lieu d’être aujourd’hui car les matériels sont devenus très gros et très coûteux.
Et qu’en est-il du marché de Pacé ?
Il a été lancé à la fin des années 1970** par un agriculteur, Émile Blet, qui faisait les marchés et qui était dans le conseil municipal. Au début, c’était un petit marché autour de l’église. Il y avait surtout des locaux à l’époque. Par exemple, Émile Blet, était un petit agriculteur à Landaillé (devenu un lotissement), qui avait 9 hectares et quelques vaches, et il faisait du maraîchage. C’était le début d’une belle animation. On rencontre du monde au marché de Pacé !
*La CUMA est une coopérative d’utilisation de matériel agricole.
** 1978.