Le Docteur Léon et les monuments de Pacé avec Jean-Pierre Jamin

Jean-Pierre Jamin fut secrétaire général de mairie à Pacé entre 1964 et 1995. Durant 32 ans, il a observé la vie de la commune, l’évolution de son urbanisme et connu quelques événements insolites. Travaillant aux côtés du Docteur Léon, le maire de l’époque, il se souvient de lui pour ses actions fédératrices et son grand humanisme.

A quel moment le Docteur Léon est-il deve-nu maire de Pacé et quelles actions fortes gar-dez-vous en mémoire ?

Le Docteur Léon est devenu maire suite au décès de Jean-Paul Chasseboeuf qui était aussi conseiller général. Il connaissait toute la commune et tous les Pacéens. « Médecin des pauvres », il ne faisait des ordonnances payantes qu’à son cabinet. Dans la rue, elles étaient gratuites ! Un jour, il a réuni Guy Gérard, l’instituteur de l’école public, et l’abbé Leblanc, l’enseignant de l’école privée, afin de créer le COP (Club Olympique Pacéen). Comme ils s’en-tendaient très bien, le Docteur Léon leur a confié la gestion du club. Grâce à lui, les rivalités entre curés et  » laïcards  » se sont atténuées. Le sport a fédéré les énergies et a rassemblé tout le monde.

Le Docteur était aussi un fin médiateur. Pendant les séances du Conseil municipal, quand il fallait débattre d’un sujet, il laissait les gens discuter tout en faisant cir-culer son paquet de tabac. Puis, il se tournait vers le Père Lefeuvre et lui demandait : « Vous, qu’en pensez-vous?« . Le Père Lefeuvre, c’était le sage.  » Tout le monde pense comme le Père Lefeuvre ? Oui, bon d’accord, c’est adopté ! « . Le Docteur Léon laissait un temps de réflexion et savait à quel moment trancher.

Vous connaissez de nombreuses anecdotes concernant Pacé.
Pouvez-vous nous en parler ?

Le Docteur Léon m’a raconté une histoire à propos de la statue du Monument aux morts. Quand la statue du poilu a été installée, on s’est aperçu que son fusil était trop long. Il a donc fallu l’écourter. Ensuite, le fossoyeur de l’époque, que je n’ai pas connu, a dit :  » Il est plein de vert-de-gris votre poilu !  » Et il s’est mis à tout décaper alors qu’en fait c’était une protection en bronze ! Imaginez quand les gars ont vu ça…

Vous connaissez également une petite histoire au sujet des cloches de l’église…

Oui, ça s’est passé pendant la réfection du beffroi, qui sert à soutenir les cloches de l’église. A cette occasion, on avait dû faire refondre une cloche et on avait sollicité la Fonderie Cornille Havard de Villedieu-les-Poêles. Un jour, un homme est arrivé et a déclaré :  » J’ai appris que les cloches ne vont pas sonner pour le mariage, ce n’est pas possible ! Et les invités qui arrivent de Paris…« . Je me suis alors sou-venu que nous avions acheté une sono pour le complexe sportif et j’ai eu l’idée de la mettre dans le clocher. On nous a prêté un disque des cloches de l’abbaye de Corneville et quand on l’a diffusé, la femme du garde-champêtre s’est exclamée :
«  Pourquoi faire réparer les anciennes cloches ? On n’en a pas besoin, ce sont les plus belles cloches que j’aie entendues ! « . Lors du mariage, les gens étaient heureux et personne ne s’est aperçu que c’était un disque…

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