Frédéric Vénien ancien maire de Pacé

Au café Boisgerault, que j’ai bien connu, il y avait une grande table ovale et nous étions tous servis autour. C’était très convivial.

Commerces de bouche, marché, boissons traditionnelles, cantine scolaire, comme partout ailleurs, Pacé avait ses habitudes et particularités. Des pratiques dont témoigne Frédéric Vénien, Maire de la commune de 1989 à 1995 et ancien conseiller général, mais également vice-président des parents d’élèves de l’école publique des garçons durant les années 70.

Quels souvenirs gardez-vous des commerces du Pont et du bourg de Pacé ?

La partie agglomérée de Pacé, de ce que j’en sais, c’était plus le Pont que le bourg. Le Pont possédait un Relais de poste où on changeait et on ajoutait des chevaux avant de remonter sur Pacé. La grimpette pour se rendre dans le bourg s’appelait  » la montagne de Pacé  » à cause des chemins glissants de l’époque difficiles à pratiquer avec les grosses carrioles. Comme ce Relais de poste était important sur la route royale Paris-Brest, les traditions de restauration se sont donc beaucoup développées au Pont de Pacé.

Côté bourg, à l’écart de cette grande route, les maisons autour de l’église possédaient un commerce regroupant souvent plusieurs professions. Et les cafés occupaient la cuisine de la maison. Par exemple, au café Boisgerault que j’ai bien connu, il y avait une grande table ovale et nous étions tous servis autour. C’était très convivial. Et, vous ne le croirez pas mais avant, le boucher s’appelait Bidoche, et il me semble qu’un arrêté municipal lui avait interdit de jeter ses déchets de viande devant la boucherie. Les gens s’en étaient plaints car c’était un peu choquant à la sortie de l’église !

Pacé avait-elle son marché à l’époque ?

Non, il fallait se rendre aux Lices, à Rennes. J’ai connu de nombreuses personnes qui emmenaient des légumes, des volailles, des oeufs ou des lapins là-bas. La production de pommes était importante aussi à Pacé. Cela permettait aux fermes des alentours de très bien vivre. On livrait du cidre tout l’hiver dans les cafés de Rennes qui vendaient cette boisson à la pression dans des gros fûts. Ceux qui les descendaient dans les caves s’appelaient des encaveurs. C’était un métier particulier et très dangereux. Dans les années 20, la production de cidre faisait vivre une ferme de 30 hectares, et 3 ou 4 couples. Mais il fallait bien sûr plus de bras car ce n’était pas mécanisé comme aujourd’hui.

Puisque la cantine n’existait pas encore, comment se nourrissaient les écoliers le midi ?

Les élèves venaient pour la journée et amenaient avec eux un bout de pain à manger. En face de la mairie, de l’autre côté du rond-point, il y avait une maison qui arrivait jusqu’au bout des arcades et qui était en très mauvais état. Cette maison a servi de lieu de restauration pour les enfants à une certaine époque. On ne leur faisait pas la cuisine mais Mme Gérard, l’épouse du directeur de l’école publique des garçons, leur préparait une soupe. La cantine est arrivée plus tard, durant le mandat 71-77. Après de longues discussions, voire de controverses, la commune a finalement choisi de faire une cantine commune aux enfants des écoles publiques et privées. Le repas était préparé par du personnel municipal et la surveillance était assurée par les instituteurs.

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×