Anne Mocquard, figure de la bibliothèque

En arrivant à Pacé en juillet 1969, Anne Mocquard n’a pas attendu longtemps pour devenir une lectrice assidue de la bibliothèque. Très vite, elle s’investit comme responsable bénévole et oeuvre avec passion, générosité et dévouement en faveur de la lecture pour tous.

A quoi ressemblait la bibliothèque de Pacé à votre arrivée ?
La bibliothèque a ouvert en 1968 à l’initiative de Germaine Lizé et Michèle Delabrosse qui étaient alors les principales bénévoles. Elles l’ont créée grâce à un dépôt de la Bibliothèque Centrale de Prêt (BCP) qui prêtait environ 200 livres tous les trois mois. A l’époque, les livres se trouvaient dans une armoire de 2m² située à l’entrée de la mairie. Une permanence était assurée toutes les semaines et les emprunts étaient gratuits.

Comment êtes-vous devenue bénévole ?
A ce moment-là, la bibliothèque s’était installée dans la baraque de la MJC. J’étais déjà lectrice et j’épuisais les 200 livres, du moins j’en lisais pas mal ! Mme Lizé était la responsable mais quand elle a ouvert un commerce dans le centre de Pacé, elle m’a demandé de la remplacer car elle n’avait plus le temps de s’en occuper.

Comment fonctionnait la bibliothèque ?
Etant rattachée à la BCP, elle n’avait pas un statut associatif. On était une quarantaine de bénévoles : des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux, etc. Notre force était d’être tous vraiment soudés et d’avoir un fonctionnement très démocratique. Je me souviens aussi que ce n’était pas informatisé, alors on marquait à la main les noms des lecteurs sur les fiches d’emprunt ! Et il fallait réparer les livres, les couvrir, les acheter, les enregistrer, tenir les permanences…

Quelles sont les étapes de son histoire qui vous ont marquée ?
Il y a d’abord eu la première subvention de la municipalité qui nous a permis d’acheter beaucoup de livres de poche et qui a amené un nouvel afflux de lecteurs. Ensuite, quand on a intégré l’association de la MJC au moment de son déménagement à la Métairie, celle-ci aurait voulu qu’on fasse payer les lecteurs alors que pour nous la bibliothèque, c’est comme l’école : l’école est gratuite donc pas question ! La gratuité des emprunts a toujours été un combat. Enfin, on voulait une bibliothécaire professionnelle et la providence nous a amené Manine Vulmière, qui était bénévole avec nous avant. C’était vraiment une perle pour Pacé. Et bien sûr, il y a eu l’inauguration de la médiathèque en 1992 et l’informatisation des documents qui a été un bond en avant. Mais le maire de l’époque a remis en jeu la gratuité des emprunts et finalement, en 1992, les élus ont voté 12 voix contre la cotisation annuelle et 13 voix pour…

Comment avez-vous vécu cette décision ?
On est en démocratie. L’association s’est donc réunie :
un groupe a continué, l’autre s’est investi dans une nouvelle association d’aide à la lecture pour les enfants : Les amis de la lecture. On travaillait main dans la main avec les bibliothécaires. Ça nous a occupés de façon intelligente.
A 70 ans, j’ai arrêté les responsabilités mais j’ai poursuivi encore un peu le bénévolat. Au final, je ne garde que des moments agréables. C’était sympathique d’être tous ensemble et d’avoir une unité car il a fallu qu’on se batte. Et puis c’est gratifiant de s’occuper comme ça. Ce qui fait plaisir, c’est que ça dure encore…

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